François-Joseph JAMIN est né à Meix-devant-Virton en 1802, le 27e jour du mois de pluviôse, an dix, soit le 17 février 1802. Il est décédé après 1869. Il exerçait les fonctions de manœuvre et cantonnier à Meix-devant-Virton

François-Joseph Jamin vécut à une époque bien houleuse. La révolution française était en marche, les Pays- Bas dont faisaient partie nos régions étaient sous administration française. Les échanges économiques et culturels se nouaient surtout avec la France, l’immense forêt des Ardennes étant souvent une barrière infranchissable vers le nord du pays. Viendront alors la restauration des Pays-Bas (Congrès de Vienne) et l’indépendance de la Belgique (1830), événements qui provoquèrent une catastrophe économique dans les régions du sud de par la fermeture des frontières avec la France. La misère sociale qui en suivit était à l’origine de l’appauvrissement de la population, d’une famine sévère et de l’ exode d’une partie de la population vers la Suède et le Amériques. Des révolutions et la répression inévitables à Arlon et à Virton furent canalisées par la Garde civile et des renforts envoyés de la capitale.

Le manuscrit original est un carnet oblong de 142 pages.

C’est un document homogène, très important, acquis par le Conseil supérieur des Arts et Traditions et du Folklore.

Il est l’exemple type d’un répertoire tout terrain d’un violoneux de l’époque, musicien de bal, accompagnateur de cérémonies religieuses, de cortèges de mariage et de processions rogatoires.

Il fut découvert en 1980 par Nicole et Gui Rulmont à Grand-Halleux (Vielsalm) et commenté pour la première fois dans Glain et Salm Haute Ardenne par Emile Potelle en 1985. TRIVELIN a puisé dans ce répertoire pour graver un 33t/m en 1986 sous le titre « Trivelin joue Jamin et autres jamineries »

Le chemin parcouru par ce manuscrit entre Meix et Vielsalm reste encore toujours un sujet de discussion.

 

Ce manuscrit contient, pour la plupart, des airs à danser :

4 menuets, 49 contredanses en mesure 6/8 ou 2/4 ;

6 matelottes ;

14 anglaises ;

une série de valses et 17 marches.

Il faut également signaler la présence de plusieurs fragments de messes, intercalées dans les contredanses.

Deux duos pour violon figurent aux pages 72 et 73.

Une adaptation libre du Chœur des chasseurs du Freischütz de K.M. von Weber sous la forme d’une contredanse ainsi qu’une valse sur l’air de La Pie voleuse de Rossini se trouvent également dans ce répertoire.

 

Documents disponibles en rapport avec ce manuscrit :

POTELLE,(E) « A propos du manuscrit du ménétrier gaumais Jamin, conservé à Grand-Halleux » dans Glain et Salm Haute Ardenne N° 23, décembre 1985

RULMONT,(G. et N.) « Le manuscrit d’un ménétrier gaumais » Dans « Le Gletton », mensuel de la Gaume et d’autres collines.

ROGER, (A) Arbre généalogique sur la filiation de F.J. Jamin

DONNAY, (B) « Le pays gaumais et la danse populaire au XIX siècle ». Thèse de fin d’études en musicologie à l’Université de Liège

TRIVELIN, Danses et musiques de tradition « Trivelin joue Jamin et autres jamineries » 33t/m paru en 1986.

PILARTZ, (L) « Violon populaire en Wallonie » contient quelques airs de Jamin.

TOPAZE, (collectif) « Musique de fête » contient quelques airs de Jamin.

TRIVELIN asbl « F.J. Jamin » CD-R contenant l’intégralité des partitions figurant dans le manuscrit.

 

Walter Lenders, juin 2006